Louvre - Antique Mésopotamie

Intérêt pour la collection et lien avec l’tude de la religion

La collection sur l’antique Mésopotamie présentée par le Louvre est très intéressante, non seulement par son historique d’acquisition par les plus grands assyriologues et aussi par son approche archéologique, mais également pour sa diversité et la notoriété des objets qu’elle contient. Les sculptures murales, orthostates trouvés à Khorsabad, m’ont particulièrement interpellée par leur contenu mythique. Le lien entre les dieux, les rois et les figures de pouvoir y sont marquants, souvent nommés génies, vu les ailes présentes sur les personnages de plus de 4 mètres de hauteur. Un autre “Génie tenant une fleur de pavot” a été retrouvé sur un bâtiment isolé et met en scène une plante ou arbre très présent dans l’iconographie assyrienne. Selon Albenda, il “exprime l’équilibre parfait de l’univers, obtenu grâce à la faveur divine accordée au roi. Les génies bienfaisants gardaient et protégeaient l’arbre de vie.” (Site du Louvre, description de l’oeuvre: Génie tenant une fleur de pavot). Quelques desses sont également présentes dans la collection, dont la plus reproduite Ishtar, représentée sous sa forme guerrière, montant un lion. La statuette de bronze d’un démon ailé, Pazuzu, est également intrigante et fait référence aux croyances religieuses du 1er millénaire. Il était d’ailleurs bénéfique, en protégeant les humains des autres démons si on l’implorait. Finalement, la majorité des objets de la collection ont un lien de près ou de loin avec la religion, puisque pour ces civilisations, la religion fait partie du quotidien et imprégne leur culture à tous les niveaux.

Description de la collection d’antique Mésopotamie

La collection d’antique Mésopotamie se trouve dans le département des Antiquités orientales, correspondant au Proche-Orient Ancien, anciennement “Musée Assyrien” en 1847 grâce aux fouilles de Paul-Émile Botta. La collection de 59 oeuvres exposées est présentée en ordre chronologique et en accordance avec l’historique des divers peuples qui ont habité cette région entre les rivières du Tigre et de l’Euphrate.

Les objets varient entre statues de rois, sceaux, cylindres, tablettes en sumérien et akkadien, stèles, figurines, peintures, Kudurru, masques, obélisque et bas-reliefs en plusieurs matériaux tels les pierres nobles, l’argile, métaux précieux, etc. Notons plusieurs répliques du patési de Lagash, le roi-prêtre. Depuis 1993, la visite commence par l’aile Richelieu et nous présente un circuit avec des salles sumériennes, une autre consacr�e au Code de Hammurabi et la cour de Khorsabad avec des sculptures murales monumentales plus de 4 mètres de haut, dignes de la capitale d’Assyrie lors du règne de Sargon II.

Historique de l’acquisition des objets

Liée à la recherche archéologique menée par le musée, le Département des antiquités orientales y a vu jour grâce aux nombreuses fouilles depuis le 19e siècle, par de notables érudits et consuls français. Botta commença dès 1843 à Khorsabad, suivi de Victor Place, et les Sumériens furent découverts en 1877 par Ernest de Sarzec, cette fois au sud de la Mésopotamie. L’assyriologue François Thureau-Dangin est plus près de la Syrie d’aujourd’hui, mais la plus grande partie de la collection provient de la contribution d’André Parrot qui découvre une ancienne capitale de Sumer. Le Louvre se dit le plus grand conservatoire d’Akkad, Sumer et Babylone grâce aux plus grandes sculptures retrouvées à Suse par les pionniers de la Mission archéologique française. (Site web du Louvre, Département des antiquités orientales, Présentation de la collection)

Le Louvre, l’institution

“Avec près de 10 millions de visiteurs en 2012, le Louvre est aujourd’hui le musée le plus visité au monde.” à Jean-Luc MARTINEZ, Président-Directeur du musée du Louvre (tiré du site web, Mot du président) Ancien palais royal, le Louvre jouit d’une réputation mondiale et engage 66 conservateurs et 181 personnels de conservation pour ses 38 000 oeuvres de collections exposées en plus de celles conservées et de ses 86 000 mètres carrés d’espaces ouverts au public (Rapport d’activité 2015).

En plus de présenter des collections variées et riches de ses 8 départements présentées en deux ou trois langues sur l’histoire de l’art, le musée a toujours eu une vision universaliste et entretient des relations avec les 75 pays d’où proviennent ses collections. Les départements se définissent comme suit: antiquités grecques, étrusques et romaines; antiquités égyptiennes; antiquités orientales; Peintures; Sculptures; Objets d’art; Arts graphiques; Arts de l’Islam en plus de la gestion du musée national Eugène-Delacroix. Un auditorium accueille les spectateurs pour une programmation culturelle et des éditions écrites mettent en valeur le travail du Louvre, publiant ainsi 44 ouvrages pour 2015 uniquement et des productions audiovisuelles originales.

Le Louvre est également présent à Lens depuis 2012, dans le Nord-Pas de Calais afin de mieux rejoindre les régions et continuer sa mission de passeur de culture. Les expositions temporaires sont présentées sur place en plus des tournées dans 18 pays, attirant près de 4 millions de personnes. (site web, Mot du Président) En 2015, le musée entreprend 180 projets de recherche et a son propre conseil scientifique.

Le Louvre a également été embauché pour construire et penser le premier musée aux Émirates, à Abou Dabi, point central entre plusieurs continents, dont l’Europe, l’Asie et l’Afrique et avec une ouverture prévue depuis 2012, mais reportée à 2017. à Li�vin, un autre projet concernant la conservation du Louvre a lieu pour externaliser ses réserves.

Les guerres en Syrie et en Irak ont réuni 168 chercheurs au Louvre pour la “rédaction du rapport intitulé Cinquante Propositions françaises pour protéger le patrimoine de l’humanité remis par le président-directeur du Louvre au président de la République en novembre 2015.” (Rapport d’activité 2015). Ils ont notamment été consultés pour leur expertise à plusieurs reprises concernant le trafic des antiquités dans ces pays.

Le Louvre et son historique en tant que musée

D’abord fortification militaire, puis palais royal dès le Moyen-âge, le Louvre est abandonné puis reconstruit à la Renaissance par les rois et c’est Catherine de Médicis qui entame le projet des “Tuileries” qui contiennent également les jardins du même nom. Les 2 palais sont joints par Louis 13 et achevés par Louis 14 et complètement redécorés à l’intérieur pour usage personnel. Après la Révolution française, les premières expositions sont présentées au grand public dans les lieux mêmes de l’ancien palais qui contient déjà une très grande quantité d’oeuvres, spécialement dans la Gallerie d’Apollon. Déjà en 1793, il s’agit d’un musée universel en s’intéressant à tous les continents et plusieurs millénaires. Dès Napoléon 3, souverain du Second Empire, l’achèvement des constructions sont entreprises au nom du musée et un nouveau type de décor reliant toutes les époques de l’art français. Après un grand feu qui détruit les Tuileries qui bloquaient l’accès direct entre les jardins et le musée, l’accès est direct pour le public et surtout pour de nombreuses administrations qui s’installent dans diverses salles de l’ancien palais, et ce jusqu’en 1986, pour le ministère des Finances entre autres.

Deux drames viennent empirer la situation du musée, d’abord l’achat d’une fausse tiare en 1896 et la Joconde qui est volée en 1911, en plus d’une compétition féroce entre les institutions conservatrices de l’art en Europe. Plusieurs actions sont prises par les conservateurs du musée afin d’être mieux reconnus en tant que chercheurs, d’abord un fonds d’acquisition pour grands musées, la Réunion des musées nationaux en plus de lՎcole du Louvre.

Reconnu par sa Pyramide, également point d’entrée avec son exposition sous-terraine, elle fut conçue par l’architecte Pei et inaugurée en 1989. à cette époque, c’est par le projet “Grand Louvre” qu’il double ses surfaces. Le musée est en constante évolution concernant l’occupation de ses espaces et les façons de circuler et de mettre en valeur les oeuvres exposées. Plusieurs défis sont à relever, car le nombre de visites ne fait qu’augmenter d’année en année et un nouveau projet est en cours pour rechanger l’entrée afin d’accueillir les visiteurs et réduire les files d’attente, cette pyramide ayant été conçue pour 4 millions de personnes et non les 10 millions actuelles! Le site du musée louvre.fr est aussi en constante évolution et offre une foule d’informations concernant ses oeuvres et collections en plus de sa convivialité et accessibilité pour tous les internautes. (Rabeau, 2016 et vidéo du Louvre)

Bibliographie

Universalis. (2016) RABREAU Daniel, “ LOUVRE PALAIS DU “, Encyclopédia Universalis Repéré à http://www.universalis.fr/encyclopedie/palais-du-louvre/

Louvre. (2016) Département des antiquités orientales. Repéré à http://www.louvre.fr/departments/antiquit%C3%A9s-orientales

Louvre. (2016) Histoire du Louvre, vidéo. Repéré à http://www.louvre.fr/histoire-du-louvre

Louvre. (2016) Missions et projets, Mot du Président. Repéré à http://www.louvre.fr/missions-et-projets

Louvre. (2016) Rapports d’activités & chiffres clés, Rapport d’activité 2015 (pdf). Repéré à http://www.louvre.fr/sites/default/files/medias/medias_fichiers/fichiers/pdf/louvre-rapport-d-activite-2015.pdf

ALBENDA Pauline, Le palais de Sargon d’Assyrie, Recherche sur les Civilisations, Paris, 1986.

BLACK Jeremy et GREEN Anthony, Gods, Demons and Symbols of Ancient Mesopotamia, Londres, 1998

PARROT André. Acquisitions et inédits du Musée du Louvre. In: Syria. Tome 34 fascicule 3-4, 1957. pp. 223-231.